Une de Charile Hebdo du 14 janvier 2015.

Une de Charile Hebdo du 14 janvier 2015.

Par son ampleur, par sa tenue, la manifestation de ce dimanche 11 janvier 2015 a impressionné la France. Elle a aussi rassemblé et laissé son empreinte dans bon nombre de démocraties à travers le monde.

Par sa mobilisation, par son unité, ce peuple français volontiers frondeur, gouailleur, a rappelé les fondamentaux issus des Lumières, inscrits au frontispice de ses monuments publics : liberté, égalité et fraternité.

Cette dernière est le plus souvent ignorée, occultée.

Ce rappel digne et fort interpelle l’Unadel. Il conforte et réactualise notre projet associatif, décentralisateur, territorial et citoyen.

L’Unadel s’est rassemblée sur la conviction qu’un développement plus solidaire, plus fraternel restait à construire et à amplifier.

Elle s’est rassemblée sur la confiance dans la capacité des hommes et des femmes de ce pays à y contribuer dans le vivre et le faire ensemble, dans les territoires ruraux et dans les quartiers urbains, en France comme à l’international.

L’Unadel s’est rassemblée sur la conviction que les acteurs locaux, élus comme société civile, pouvaient, voulaient être plus responsables pour bâtir des communautés de projets sur un espace de vie avec des pratiques respectueuses de valeurs partagées et de l’environnement.

Ce dimanche 11 janvier 2015, la France a rappelé un certain nombre de fondamentaux aux fondamentalistes, certes, mais aussi aux élus de la Nation.

– La France est laïque, c’est-à-dire qu’elle doit respecter toutes les opinions qui s’inscrivent dans l’acceptation des valeurs de la République, affirmées dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, préambule de toutes nos constitutions.

– La démocratie est certainement le modèle d’organisation de la société le plus abouti, malgré sa fragilité, pour peu qu’il repose sur un triptyque : le principe de la représentation, celui de la délégation et celui de la participation citoyenne. Les manifestants ont donné dimanche pour tâche aux élus, de tous bords, de faire confiance à cette société rassemblée.

Cela ne peut, ne doit pas se jouer seulement à l’occasion d’événements aussi dramatiques que l’assassinat de Charlie Hebdo, de représentants des forces de l’ordre et de citoyens français, faisant leurs courses dans un supermarché.

La Laïcité et surtout la démocratie sont un bien trop précieux, qui doit être (re)cultivé. Comme nous l’affirmions en 1997, lors de l’Appel aux femmes et aux hommes, dans notre Manifeste de Carcassonne :

« Nous affirmons que la créativité et la reconnaissance de l’autre permettent à des hommes et à des territoires de se développer en dépit des évolutions dominantes.

Loin des esprits fatalistes qui font de l’économisme et de la mondialisation de nouveaux déterminismes. Loin de la politique subie comme un jeu cynique aux enjeux de pouvoir dérisoires. Loin de tout triomphalisme dans une société sans repère. Loin des replis sur soi égoïstes, corporatistes ou communautaires.

Oui, loin de ces archaïsmes-là et contre les dangers qu’ils génèrent, nous situons notre action au cœur de ce monde et de la modernité. »

Oui, depuis le 7 janvier 2015, depuis Charlie, nous sommes encore plus convaincus qu’il faut faire le pari de la construction d’espaces de compréhension, de participation, de débat et de démocratie pour interpeller les blocages, voire la fragmentation de notre société. Notre débat démocratique se technicise, se professionnalise et la démocratie s’étiole, s’effrite. Camus le rappelait :

« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. »

À laisser les quartiers devenir des espaces de relégation, à faire des territoires les plus ruraux des réserves périphériques qui échappent à la mondialisation triomphante, on ne doit pas s’étonner qu’une République à plusieurs vitesses laisse des hommes se perdre et basculer dans des projets fous, dangereux et suicidaires pour eux-mêmes et pour la fraternité.

Il est temps de regrouper les forces innovantes à travers tout le pays , tous les pays. Il est temps de mettre en scène notre conviction. Il est temps de construire ensemble un discours commun enraciné dans nos pratiques…  Nous devons écrire ensemble un nouveau récit républicain porteur de transformation sociale, de lucidité et d’espérance, demain, pour construire des Territoires d’Avenir, creusets de la démocratie et du rassemblement autour de valeurs simples, humanistes, profondément laïques et républicaines.

Nous avons collectivement le devoir d’agir, de réagir et… avec Charlie, de pardonner.

 Unadel – 13 janvier 2015

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