Les PER étaient quasiment oubliés, quittant même la page de garde du site de la DIACT, les revoilà peut être… A quoi bon ?

C’est en tous les cas ce qu’a semblé annoncé Hubert Falco, secrétaire d’état à l’aménagement du territoire, lors d’une visite dans le Tarn, le 16 octobre dernier.

Un anxiolytique ?

Christian Estrosi qui fut lui aussi secrétaire d’Etat à l’aménagement du territoire les avait inventés, Hubert Falco veut les ressusciter. Nous soupçonnons que ce soit pour les mêmes mauvaises raisons. Le premier était quelque peu lassé d’inaugurer les pôles de compétitivité lancé par le ministre de l’intérieur devenu président. Député de la circonscription rurale des Alpes Maritimes, il était quelque peu géné aux entournures de n’agit que pour les agglomérations, les territoires riches, principaux réceptacles de ces pôles. Son gouvernement avait abandonné les Pays, il ne se lançait dans l’exercice de la contractualisation avec les Régions que du bout des lèvres, mais il n’était pas dit qu’il ne serait rien fait pour les territoires ruraux. Les uns étaient compétitifs, le rural serait excellent. Belle ambition, faibles moyens, une sélection chronophage et peu convaicante… Nous étions PERplexes !

Hubert Falco semble avoir le même spleen baudelairien… Sur le terrain que pour rassurer les élus furieux contre la fermeture d’un tribunal, d’une base militaire et dans les prochaines semaines d’un hôpital rural, il s’agissait de se ressaisir. Il n’y a pas de fermetures de servics publics, il n’y a qu’une modernisation… C’est pourquoi il s’est proposé de : “lancer en 2009 un nouvel appel à projets qui visera à soutenir les projets de mutualisation de services publics innovants”.

Le remords ne fait pas nécessairement une politique…

Le projet, le projet, le projet…

L’évaluation, confiée à un cabinet d’étude, est en cours, mais on relance déjà en apparence les pôles d’excellence rurale. Sur les 379 pôles labellisés, Marie-Hélène Lecoutour, de la DIACT, estime dans Localtis qu’il y “a au moins une bonne centaine de pôles qui sont de bons exemples de développement local, des projets innovants avec des partenariats public-privé”. Certes, mais est-ce suffisant ?

Il s’agirait de travailler autour des relais de services publics. C’est louable et souhaitable, mais l’Etat, depuis quinze ans, ne cesse de lancer des expérimentations, des concours Lépine du maintien de l’Etat local, mais se montre la plupart du temps incapable de tenir dans la durée ses maigres engagements financiers. C’est l’anecdote d’un maire rural qui a commencé par refaire les peintures, puis payer l’ordinateur, les murs, puis une partie du salaire sur les fonds communaux pour voir finalement son agence postale finir par fermer…

Il faut noter, comme Christophe Bernard de l’ADCF qui suivit quelques temps ce dossier sous d’autres auspices, que cette politique des relais de services publics n’a que peu de choses à voir avec la machine folle de l’appel à projet sur les pôles d’excellence rurale…

Nous ne sommes pas sûrs, une fois les banques renflouées, qu’il reste réellement quelque argent pour lancer cet appel à projet. Mais, nous craignions surtout, comme l’écrivait Charles Baudelaire, dans le Spleen de Paris, que Hubert Falco pour soigner le spleen du Sud ne se dise : “Et à quoi bon exécuter des projets, puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante ?”

Auteur : Olivier Dulucq

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