Le Ministre Gilles de Robien a présenté les priorités budgétaires de son ministère, qui chapeaute l’aménagement du territoire. Attention chute !

Alors que son budget augmente de 2,4%, soit l’inflation. Les moyens alloués à l’aménagement du territoire sont en baisse de 6,9 %.

Cette baisse est plus que significative, mais ce sont surtout les arguments et les priorités annoncés qui peuvent inquiéter.

Tout porte à croire, que la DATAR recentre ses moyens sur la compétitivité des territoires. Cette réorientation sur les grands équipements, sur le lourd, le hard, sur la concurrence internationale est pourtant quelque peu dépassée.

Nous étions depuis 1990, dans une vision renouvelée et partagée de l’aménagement du territoire. Ceci partait de la vision de 3 nécessités :

  • économique : l’industrialisation pousse à la concentration et au-delà d’une certaine taille (estimée autour de 250 000habitants), il était estimé que tout accroissement  était en rendement décroissant, par les surcroîts de coûts d’infrastructures et externalités négatives (temps de transport, pollution, …)
  • sociale : la concentration élimine l’égalité devant l’accès à l’emploi, à l’éducation ; elle détériore la qualité de vie ; elle crée un déséquilibre et une rancœur entre habitants de zones riches et défavorisées. Il ne suffit pas de redistribuer les richesses, il faut redistribuer le travail…
  • politique : l’état moderne est garant de la cohésion sociale, de la sécurité, de l’unité nationale ; il intervient dans la répartition et la redistribution des richesses, en utilisant l’incitation des subventions ou des infrastructures, ou bien par des moyens autoritaires.

Tout cela semble aujourd’hui mis de côté et l’Etat se reprend pour un Deus ex machina, qui pourrait influer par ses quelques subsides, pour aider « la main invisible du marché ».  Le Délégué de la DATAR expliquait encore doctement, il y a trois ans : « Il ne s’agit rien moins que de changer de modèle de développement… », « La renaissance de l’économie locale, l’avènement de l’économie-territoire constituent la réponse d’avenir au blocage potentiel où menait la politique poursuivie depuis 15 ans : le bien-fondé et la mise en œuvre de stratégies de développement conduites à l’échelon local conditionnent, face aux défis de la mondialisation, une bonne part de notre identité future… »

 

Le revirement est massif. Les moyens devant se concentrer sur l’efficacité : des métroploes aux pôles de compétitivité. C’est important, certes, mais cela doit-il être central ? On peut d’ores et déjà douté de l’efficience de cette réorientation.

Auteur : Olivier Dulucq

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