Construire autrement la démocratie, un défi pour demain

Notre société est confrontée à une véritable mutation qui doit faire appel à ses capacités de résilience et de créativité pour dépasser les difficultés économiques, sociales et environnementales à venir. Dans cette optique, la ressource humaine est le levier central sur lequel s’appuyer, et la « construction » de ce capital social rend indispensable l’idée de reconstruire autrement la démocratie. Tâche d’autant plus compliquée que la banalisation et la médiatisation excessive du terme de démocratie participative ont conduit progressivement à vider ce concept de toute portée transformatrice. Paradoxe et dérive d’un « discours neutralisateur » qui risque également de s’attaquer à l’idée émergente « d’empowerment », réapparaissant en France depuis peu.

Donner un vrai pouvoir à la participation

Héritière d’une culture marquée par le jacobinisme et d’une déférence généralisée à l’égard de l’autorité, la participation à la française est essentiellement conçue d’en haut, par la création de dispositifs davantage offerts ou concédés par les pouvoirs publics que conquis par les citoyens. Une participation octroyée, descendante, issue de la consultation plus que de la co-production ; une participation placée du coté de la technique (participer au projet) plus que de la politique (transformer les rapports sociaux) ; une participation fondée sur la recherche de petits consensus plus que sur l’organisation argumentée de la confrontation ; une participation génératrice d’instances, bien sûr utiles, mais limitées et qui produisent de nouveaux
« représentants », de « nouvelles élites » plus qu’un mouvement général d’implication. Bref, une
participation au trop faible pouvoir, portant en germe le risque de reproduire le fossé séparant
institutions et société !

Essoufflement de la démocratie participative

En dépit de l’inventivité et des efforts déployés par nombre de ses militants, la démocratie participative à la française semble avoir des difficultés à offrir de réelles avancées en matière de transformation sociale. Dans le même temps, les processus de cloisonnement se renforcent sous la pression des communautarismes de tout poil. Le tissu social se déchire avec la montée des inégalités sociales, économiques, territoriales et politiques. La question du « nous tous » s’évapore derrière les stratégies de défense et de promotion « pour soi , préfigurant une certaine « barbarie urbaine » à venir. Dans un tel contexte, certains estiment que seule la « démocratie conflictuelle » organisée autour du rapport de force et du mouvement social peut être vecteur d’un réel changement. Pour d’autres, elle doit permettre d’organiser la confrontation tout en restant dans l’échange, en proposant meilleure articulation entre les différentes formes de démocratie (représentative ; participative ; conflictuelle).

Alors, comment initier un renouveau à partir d’une approche de la démocratie où la dimension institutionnelle et procédurale reste prédominante ? Comment construire des pratiques sociales en capacité de co-produire le bien commun ? Comment trouver un plus juste équilibre entre « l’institution » et « l’instituant » ? Comment dépasser les blocages qui sont dans la tête de chacun pour imaginer le renforcement des dynamiques collectives ?

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