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De la sidération à la non résignation : le choix reste notre liberté

Votez c’est choisir, c’est exercer notre pouvoir individuel et collectif !

Voter « Pour » est-il encore possible ?
L’Unadel est un réseau humaniste non partisan, ouvert au pluralisme des idées et des points de vue.  Nos adhérents, dans leur diversité, partagent la conviction que les diverses sensibilités d’un territoire peuvent enrichir le débat public s’il y a respect de l’autre. Elles peuvent aussi se rassembler pour porter des projets communs dans l’intérêt général et permettre de construire les compromis nécessaires à la préservation et à la valorisation du bien commun.

Par conséquent l’Unadel  ne souhaitera jamais changer le peuple quand le peuple s’exprime par un vote majoritaire, fusse-t-il à contre-courant de ses idées, de ses valeurs et de ses objectifs de construction d’une société plus juste, plus solidaire, plus écologique et plus sociale.

Rassemblant des collectivités, des élus, des professionnels et des acteurs associatifs de l’économie, de la culture, de l’éducation populaire, de la recherche et de la formation, l’Unadel ne se résignera cependant pas à « laisser les clefs du camion » à un courant de pensée qui  deviendrait majoritaire parce qu’il aurait su utiliser les peurs, souffler sur les braises des crises et désigner des boucs émissaires comme responsables de tous les maux. Ce courant de pensée s’est policé dans l’expression pour faire oublier le modèle de société qu’il prépare et qui nous éloignera de la démocratie, de la fraternité et de la solidarité avec les plus pauvres et les victimes des conflits de ce monde.

Inquiets mais pas résignés
Nous ne sommes pas fiers de ce que devient notre pays qui est en train de s’isoler alors que la guerre est à notre porte et nous sommes inquiets pour l’avenir des populations les plus exposées au chômage, aux difficultés de santé et de la vie en général, inquiets pour le secteur associatif et le fonctionnement de nos institutions, inquiets pour les principes et les fondements du développement local et la qualité du débat public. Le régime présidentiel dans lequel nous sommes, montre ses limites ; la démocratie représentative est mal considérée, et souvent dans l’incapacité d’agir. La démocratie participative est dénaturée, moquée, dénigrée parce que mal ou trop peu utilisée et souvent vécue comme des lieux de contre-pouvoir plutôt que comme des lieux de dialogue, de regards croisés, de co-construction de propositions sur les méthodes, les processus de décision et les contenus des projets ou des politiques publiques locales.

Tous responsables ?
On a le sentiment que tout s’échappe comme le sable du château emporté par la vague sur la plage ; plus personne ne maîtrise quoi que ce soit. C’est la faute aux écrans, c’est la faute aux extrêmes renvoyés dos à dos, c’est à cause des autres et pourtant : chacun doit certainement prendre sa part de responsabilité dans ce qui arrive.

Mais l’heure n’est pas à l’autoflagellation. Il y a urgence à ce que chacun prenne sa part pour reconstruire les liens qui ont été rompus entre les territoires qui ressentent l’abandon et ceux qui concentrent les richesses (c’est la réciprocité) entre les élus et les citoyens, entre les élus du bloc communal et ceux du département et de la région (c’est l’interterritorialité), ceux des territoires et les parlementaires nationaux et européens, entre les acteurs économiques et les acteurs associatifs, entre les conseils de développement, les Ceser et le Cese, entre la démocratie d’implication, celle des associations, de l’économie sociale et solidaire,  la démocratie d’interpellation et la démocratie représentative (c’est l’exercice partagé du débat public).

L’appel du Pacte du pouvoir de Vivre à prendre sa part n’est pas un appel à remplacer les élus et les responsables politiques mais à mieux faire fonctionner la dialogie entre la sphère publique et les corps intermédiaires. Nous avons tous besoin les uns des autres et besoin de retrouver du sens à l’action publique qui ne peut se mettre à distance des valeurs républicaines, démocratiques et humanistes. Elles sont le socle laïc d’une société du partage, de l’accueil, de l’altérité comme richesse, du service et de l’accès aux droits pour tous et partout.  Je reprends volontiers notre devise républicaine dans le désordre pour affirmer que sans fraternité, il ne peut y avoir d’égalité et peut-être encore moins de liberté.

Retrouver de la couleur après un dimanche brun
Cet édito sera peut-être jugé trop solennel, mais comment ne pas être grave lorsque la carte de France s’est totalement colorée en brun ce dimanche ? Comment ne pas penser au petit livre* de Pavloff, « Matin brun» que je vous invite à relire ou à cette caricature du loup qui promet aux moutons d’être végétarien au lendemain des élections ?

Nous ne serions pas dans notre rôle si nous donnions ici une consigne de vote. Pourtant, tout en respectant le choix de nos concitoyens et leurs motivations, nous ne pouvons pas nous résigner à laisser l’extrême droite arriver au pouvoir.

Le pouvoir démocratique est d’abord celui d’aller voter les 30 juin et 7 juillet !

Notre devoir est aussi de continuer à prendre notre part en agissant dans les territoires pour lutter contre les fractures et trouver des réponses satisfaisantes à la colère légitime et au sentiment d’isolement et d’abandon de beaucoup de nos concitoyens.

Claude Grivel

 * Matin brun de Franck Pavloff (édition du Cheyne – 1998 – 1€)

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