Rapport de l’AITEC : “Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible !”

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Le nouveau rapport de l’AITEC « Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible ! Politiques publiques de transition démocratique et écologique : résistances et alternatives locales à la libéralisation » se fonde sur une enquête approfondie menée en 2017 auprès d’élu-e-s, d’agents territoriaux, et d’acteur-trice-s du monde associatif. Il met en avant des politiques publiques locales alternatives, plus démocratiques, plus justes et plus durables, à rebours de la libéralisation des marchés, du tout-privé et d’une économie hors-sol.

L’aspiration modeste est de dresser un paysage non exhaustif des contraintes réglementaires que rencontrent les collectivités locales progressistes pour porter des politiques publiques locales de transition démocratique et écologique. Ce rapport propose des pistes pour saisir les opportunités permettant de créer un “écosystème” d’alternatives afin de renouveler ou inventer des formes de gouvernance locale plus démocratiques, justes et durables.

Contact : contact.aitec@reseau-ipam.org

Illustration : Claire Robert

Points que soulève le rapport de l’AITEC et liens avec les actions menées par l’Unadel (par Sabine Hutareck, membre du bureau de l’Unadel) :

Cette étude renvoie à la nécessité d’un développement endogène dans les territoires par rapport au modèle dominant qui est exogène et qui dépossède les acteurs locaux, dont les collectivités territoriales, de leur pouvoir au profit du privé et de grands groupes.

Cette nécessité d’un développement endogène des territoires pour redonner du pouvoir au local et contrebalancer les effets pervers de la mondialisation et de la délocalisation de l’emploi, renvoie aux dynamiques de développement local. Par ses valeurs, ses actions, ses publications et sa mission d’accompagnement au développement des territoires, l’Unadel s’inscrit dans un certain nombre de préconisations du rapport : sur les transitions énergétiques et la mise en réseau des territoires (voir par exemple le rapport de synthèse « Transition et conduite du changement »), sur la mobilisation d’acteurs et l’implication citoyenne (voir par exemple les écoutes territoriales et citoyennes, le Carrefour des métiers, les Journées des territoires)…

L’édito de Claude Grivel #1

« Quand tu cherches ton chemin, souviens-toi d’où tu viens » ! Ce proverbe africain souvent cité par Michel Dinet*, nous rappelle l’importance de l’enracinement dans une histoire et des valeurs pour donner sens à une trajectoire de vie ; la vie de celles et ceux qui individuellement ou collectivement partagent des engagements, des projets, des combats parfois, pour construire l’avenir des territoires.

S’enraciner en tenant compte de l’action de celles et ceux qui ont ouvert des portes, tracé des sillons, ne veut pas dire se renfermer sur la certitude que c’était mieux avant.  Mais pour savoir où l’on va, il faut pouvoir se dire d’où on part et trouver des modes de faire adaptés à l’époque et à une société dont les processus de changement s’accélèrent. On connaît désormais la finitude du monde et les risques que les humains font courir à la survie de la planète. On connaît aussi l’avidité d’une économie essentiellement financière, peu préoccupée du bien-être collectif, de la réduction des inégalités et de l’injustice et pas davantage de la survie de la biodiversité. Pourtant quand la planète Terre aura implosée, les banquiers et les spéculateurs pourront-ils s’offrir une arche spatiale pour aller reconstruire une vie et une monnaie sur Mars ?

Le développement local c’est d’abord une forme de résistance, de résilience. C’est aussi la conviction que les vraies richesses ne sont pas dans le coffre des banques ou de la dizaine de milliardaires qui possèdent 99% de la fortune du monde.

La résistance naît souvent d’une indignation, d’une agression subie et de crises d’origines multiples. Elle s’organise en réseau sur la base d’une prise de conscience : nous ne sommes pas seuls à vivre la même chose. Le renoncement n’est pas une fatalité, la soumission à l’adversité n’ouvre aucune fenêtre.  Des femmes et des hommes de toutes origines et de toutes conditions retroussent les manches  et choisissent la créativité, l’imagination et l’intelligence collective pour entreprendre et trouver des voies d’avenir.  « Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin… ».

Depuis 26 ans désormais, dans les pas des pionniers du développement rural ou de l’éducation populaire, dans les villes, les quartiers de banlieues ou les villages, l’Unadel est à l’écoute des innovations sociales et des constructions démocratiques originales ; celles qui ont fait émerger la coopération intercommunale et toutes les formes de participation à la gouvernance des territoires et des communes en mobilisant les citoyens de tous horizons, habitants, jeunes ou plus âgés, élus associatifs ou élus locaux, bien décidés à inventer de nouvelles formes de développement plus respectueuses des personnes et de l’environnement, dans une République démocratique décentralisée et reliée au monde.

Il s’agit aujourd’hui comme hier de favoriser la mise en mouvement des acteurs locaux. Chacun a un rôle à jouer pour faire ensemble société.

Être à l’écoute des territoires et de leurs animateurs, capitaliser les expériences, contribuer à la formation et à l’émancipation des citoyens acteurs en soutenant l’ingénierie de projet et d’animation transversale et globale du quartier, de la ville, de la commune ou de territoires plus vastes, organisés et reliés, c’est la vocation de notre très modeste association des acteurs locaux mais pas seulement. L’Unadel est aussi reliée à d’autres au sein d’un véritable écosystème.

Alors que la communication prend désormais la place de l’information voire de la politique, l’Unadel se doit de mieux faire connaître ses réflexions, ses productions ou celles des réseaux proches avec lesquels elle agit. Ce nouveau support doit aussi faire lien entre nous et donner envie de communiquer sur les expériences de terrain que vous avez à connaître.

N’hésitez pas à diffuser et à faire connaître cette lettre et à devenir contributeur ou contributrice. Le réseau existe grâce à vous. Participez à écrire le récit du développement local.

Claude Grivel

Président de l’Unadel

* Michel Dinet, président fondateur de l’Unadel, décédé brutalement en 2014

Rapport Lebreton : une nouvelle ambition territoriale pour la France en Europe

Durant plusieurs mois, à la demande du Premier ministre Manuel Valls en juin 2015, Claudy Lebreton, Marjorie Jouen et Clara Boudehen se sont attelés à la tâche de réfléchir à la concrétisation d’une nouvelle politique d’aménagement et de développement durable des territoires de France dans une perspectives de renforcement de l’Union européenne.

Pour réaliser ce travail, la mission a auditionné de nombreux acteurs du monde politique, universitaire, social, économique, associatif et a mobilisé pratiquement 400 internautes grâce à la plateforme numérique Parlement & Citoyens.

Nous vous proposons de découvrir le rapport final, remis au Premier Ministre le 3 juin dernier.

Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires

pouvoirdagir-bacqueLe compte rendu du rapport au ministre délégué à la Ville, remis en juillet 2013 portant sur « Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires : pour une réforme radicale de la politique de la ville », de Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache, sociologues, est disponible en ligne.

Ce travail, mené en 2013, a réuni une commission composée de responsables associatifs, d’élus locaux, de professionnels et de chercheurs. Il s’est construit sur des visites de terrain et des auditions individuelles ou groupées de plus de 300 personnes.

Préface de Myriam El Khomri, secrétaire d’État chargée de la politique de la ville :

« Solidement étayé par des échanges et des auditions ayant associé tous les acteurs de la politique de la ville, d’ores et déjà largement difusé et commenté, le rapport de Marie-Hélène Bacqué et Mohammed Mechmache doit marquer un tournant dans la manière d’envisager la démocratie dans nos quartiers mais aussi dans notre pays en général. À une démarche venant d’« en haut », le rapport oppose la nécessité de renforcer la capacité de proposition des habitants des quartiers à toutes les étapes de l’élaboration et de la mise en oeuvre des politiques publiques.
Participer au changement et non simplement en être l’objet : voilà ce que veulent unanimement les habitants des quartiers. C’est aussi ce qu’ils nous ont dit lors de la concertation « Quartiers, engageons le changement », à l’origine de la loi de programmation pour la ville, qui reconnaît le principe de co-construction et institue les conseils citoyens. Loin d’impliquer un désengagement, ces conseils citoyens réclament un degré supplémentaire d’exigence de la part des pouvoirs publics quant à la nécessité de faire vivre la participation citoyenne. Les collectivités publiques doivent donner l’impulsion à l’expression dans les quartiers, lui assurer un cadre impartial et traduire efficacement sur le terrain les projets issus d’une démarche résolument collective. La loi Lamy donne aux habitants les moyens de dessiner une ville au service de leur vie quotidienne. « L’avenir ne se fera pas sans nous » : voilà ce que nous crient en coeur les habitants des quartiers, et ce qu’ils m’ont notamment dit le 7 septembre 2014, à Nantes, lors du lancement de la Coordination Nationale Citoyenne, directement issue des conclusions du rapport. C’est pourquoi nous devons construire, pour et avec les habitants des quartiers, une politique de la ville replaçant leurs aspirations et leurs propositions au coeur de la République. »

Télécharger le rapport Rapport citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, Bacqué- Mechmache, éditions du CGET, novembre 2014.

L’empowerment, de la théorie à la pratique

Entretien avec Marie-Hélène Bacqué, par Nicolas Duvoux , le 10 mai 2013


Entretien avec M.-H. Bacqué par laviedesidees