Transitions et conduite coopérative du changement, pour développer le pouvoir de vivre et d’agir dans les territoires
Retour sur l’AG de l’Unadel et projet 2019
L’Assemblée générale de l’Unadel a eu lieu cette année le vendredi 17 mai, de 9h30 à 13h à la Fédération des centres sociaux. 32 personnes y ont participé (pour information, il est toujours possible d’adhérer à l’association et de prendre part à ses activités).
L’ordre du jour de cette AG :
- Ouverture et bilan 2018
- Chantiers 2019 et perspectives
- Élection du CA
Lire et télécharger le Procès-verbal de l’assemblée générale du 17/05/2019
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Lire et télécharger le Rapport moral 2018
Extrait :
L’Unadel fédère, mutualise et fait connaître les savoirs, les savoir-faire, les pratiques et les initiatives qui réenchantent la démocratie et redonnent sens au projet et au collectif. Nos forces restent cependant limitées et nous ne pouvons agir avec efficacité que dans le cadre d’alliances et de partenariats. Il ne sert à rien d’avoir raison tout seul, comme il est dangereux d’avoir tort avec tous. De plus en plus d’acteurs économiques et de corps intermédiaires partagent avec nous la conviction que nous devons travailler au changement de modèle de société, construire une pensée en adéquation avec la finalité et mettre en place des actions concrètes à toutes les échelles pour engager un processus de changement de modèle dans tous les domaines. Il s’agit de provoquer, d’accompagner et de faire vivre les transitions, aussi bien dans la gouvernance – nos concitoyens veulent être associés aux décisions et contrôler directement l’efficacité de leur mise en œuvre – que dans les modes de production et de consommation.
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Lire et télécharger le Rapport d’activités 2018
Extrait :
Cette année aura été également l’occasion de travailler sur la mémoire du développement local avec la réalisation d’un ouvrage de référence « vous avez dit développement local ? », un ouvrage de près de 400 pages avec les témoignages d’une cinquantaine d’acteurs qui ont été à la base de ces pratiques. L’occasion également de travailler à la réalisation d’un MOOC, pour le compte du CNFPT, pour expliquer concrètement ce qu’est le développement local aujourd’hui, à destination des agents des collectivités territoriales et au-delà à ceux qui s’intéressent aux questions d’aménagement du territoire, de transition, de conduite de politique publiques locales. L’occasion enfin de continuer à travailler avec « l’écosystème » associatif et d’organisations qui œuvrent à des places diverses autour des questions de transition sociale et écologique et de participation citoyenne. La fin de l’année, avec l’irruption du mouvement des « gilets jaunes » constitue un rappel du réel qui ne peut que nous interpeller, nous membres de l’Unadel et tous nos partenaires engagés dans les chantiers de la démocratie locale et de la transition sociale et écologique.
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Lire et télécharger le Rapport d’orientations et projet d’activités 2019
- Être davantage présent sur la scène publique et médiatique en affirmant un discours politique fort : le pouvoir de vivre et d’agir dans les territoires
- Construire une contribution à la réforme du CESE et soutenir l’initiative des gilets citoyens
- Améliorer la lisibilité de l’Unadel et nourrir l’envie d’Unadel
- Poursuivre les actions et chantiers traditionnels de l’Unadel, et les partenariats qui permettent de faire réseau et de développer des relais en région.
- Renforcer la vie associative avec un développement de l’implication bénévole et une articulation administrateur/salarié renforcée sur le suivi des chantiers et sur la constitution d’équipes d’intervention dans les territoires auprès des candidats aux municipales.
- Renforcer l’écosystème et les partenariats
- Renforcer l’indépendance de l’association
- Affirmer nos convictions, notre spécificité et nos analyses
L’alliance des territoires au service des transitions : retour sur le colloque du 18 juin à Rennes
Sabine Hutareck et Valérian Poyau, de l’Unadel, ont participé au Colloque national « L’alliance des territoires au service des transitions / Urbain, périurbain, rural / Dialoguer, expérimenter et agir ensemble » organisé par le le Pôle métropolitain Loire-Bretagne le 18 juin 2019 à Rennes.
Dans le contexte de crise et fractures sociales qu’a connu le pays (mouvement des gilets jaunes), il y a un retour vers le local et le renforcement des coopérations entre les métropoles et leurs territoires environnants engagés depuis deux ans.
Certains éléments énoncés sur les métropoles sont infondés :
- il n’y a aucun effet mécanique/automatique au ruissellement des métropoles vers les autres territoires. Le modèle de développement territorial équilibré est d’abord volontariste et ne doit pas être descendant,
- le fait que les métropoles capteraient toutes les richesses même si l’emploi qualifié est effectivement concentré dans les métropoles. Le taux de chômage est plus élevé dans la métropole de Rennes qu’à ses portes. Les métropoles concentrent les quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville.
Il faut bâtir des coopérations dans un rapport gagnant/gagnant via les nouveaux enjeux liés aux nouvelles transitions (les sociétés post carbone, les mobilités à une plus grande échelle). Il faut également prendre en compte la réalité des besoins des habitants, faire confiance au local, avoir conscience du défi climatique et ne pas oublier la dimension économique et sociale.
Le local est le lieu de toutes les expérimentations et coopérations sectorielles autour de dispositifs et/ou processus (comme le plan climat-air-énergie territorial), démarches de développement durable, gouvernance polycentrique à l’œuvre autour des communs, dans l’économie sociale et solidaire….
La coopération localisée reste un chantier prometteur mais émergent : il y a encore beaucoup de freins à ce qu’elle se développe massivement (opposition urbain/rural, fief à tenir, peur de perdre du pouvoir, des prérogatives…).
Il y a un lien justice sociale/justice spatiale. La question d’équité territoriale se pose en France car notre État keynésianiste a fracturé spatialement les territoires. Il est nécessaire de mettre en œuvre des gouvernances horizontales à l’inverse de notre culture verticale. Cela ramène aux questions d’organisation de l’État et où l’on situe la justice sociale.
En conclusion sur ce thème : pour réussir les coopérations/alliances entre les territoires, il faut
- faire évoluer les mentalités (la peur de la grande ville qui « mange » les petits territoires),
- établir un rapport d’égalité entre les élus quel que soit la nature et taille de leur territoire,
- se donner du temps pour se rencontrer et travailler ensemble,
- prévoir des temps réguliers de travail en commun,
- ne pas oublier que si la notion de dialogue est importante, les objectifs communs que l’on vise, le sont aussi,
- se donner le doit à l’expérimentation et ne pas oublier que l’on expérimente,
- faire une place aux citoyens, qui reste à inventer,
- évaluer les politiques publiques.
Les territoires évoqués en exemple :
- le Pays de Retz et Nantes Métropole,
- Angers Métropole et le pôle Métropolitain Loire/Angers,
- la Région Bretagne et la Breizh Coop,
- les Mauges,
- le Pays de Vitré,
- Brest Métropole,
- les villes de Rennes et Nantes.
3 septembre : Journée de réflexion et d’échange « Transitions et inclusion sociale : Où en est-on ? »
La Ville de Loos en Gohelle, le Centre de ressource du développement durable (CERDD) et le Carrefour des métiers du développement territorial s’associent pour amorcer conjointement une réflexion sur la prise en compte de la question sociale dans les transitions. En effet, que ce soit au niveau local, régional ou national, de nombreux acteurs expérimentent des démarches articulant des préoccupations environnementales, économiques et sociales. Quels enseignements peut-on en tirer et plus largement quelles évolutions de l’ingénierie territoriale pour faciliter les coopérations interacteurs et une mobilisation active des personnes concernées ?
A partir d’une rencontre des acteurs loosois, un temps de travail sera organisé entre acteurs du champ du social, du développement durable et des chercheurs et formateurs afin de préciser les enjeux institutionnels, de coopération et d’évolution des pratiques professionnelles pour favoriser une « transition inclusive ».
Objectifs de cette journée
– Amorcer une réflexion sur la « place » de la question sociale dans les dynamiques de transitions et ses incidences en termes de « référentiels » métiers et d’ingénierie territoriale,
– favoriser l’échange et la mise en réseau entre praticiens du développement territorial (social, économique, environnement…), structures intermédiaires et chercheurs,
Déroulé prévisionnel
– Matinée : retour d’expérience, visite et échanges avec les acteurs du territoire de Loos et du Bassin minier
– Après midi : travail en petits groupes pour faire émerger les principaux constats, enjeux et hypothèses de travail (transitions et inclusion sociale : où en est-on ?) / contributions à la réflexion : regards croisés praticiens – structures intermédiaires – chercheurs / perspectives
Document de préparation de la journée de réflexion et d’échange du 3 septembre
Comprendre son passé pour préparer son avenir : retour sur la rencontre-débat du 6 mai 2019
Le lundi 6 mai, Georges Gontcharoff, les administrateurs et l’équipe de l’Unadel, tous celles et ceux qui ont contribué à la rédaction du livre “Vous avez dit développement local ?” publié par la librairie des Territoires, ont organisé une rencontre de présentation de l’ouvrage [disponible en cliquant ICI].
Celle-ci a permis d’échanger sur l’histoire et les fondements du développement local, son actualité (enjeux et controverses) et son devenir. Les échanges se sont prolongé autour d’un verre. Organisée avec le concours de Territoires conseil, la rencontre a rassemblé 40 participants dans une salle mise à disposition par la Caisse des dépôts et consignation à Paris.
Extraits du propos d’ouverture, par Claude Grivel, président de l’Unadel :
[…] Parler développement local aujourd’hui, est-ce faire preuve de résistance et de crispation passéiste ? ou n’est-ce pas davantage s’inscrire délibérément dans une approche avant-gardiste de la transformation sociale et sociétale, capable de faire germer les graines de la résilience des territoires et des hommes ?
Pour l’Unadel le développement local est un incubateur de projet, un accélérateur de changement, un levier pour développer la culture de la démocratie d’implication et du débat, comme de la co-construction de politiques publiques adaptées aux besoins et non imposées par les objectifs comptables et la réduction de pseudo déficits.
Le développement local est une méthode, une démarche et un engagement : celui de mettre l’humain au centre, de développer la qualité du vivre ensemble sans oublier l’importance du faire ensemble et de prendre toute sa part des responsabilités ; celle de construire du commun et de la coopération plutôt que de la concurrence et de la compétition.
Le développement local, c’est une histoire et un savoir à partager pour construire demain. […]
Ce livre est un recueil de clefs pour comprendre et se projeter dans un monde en profonde mutation. C’est un socle de transmission de savoirs. Écrit à plusieurs mains autour du métier à tisser de Georges Gontcharoff, dont la plume est toujours aussi précise et alerte, il est mis à disposition des étudiants, des chercheurs et tous les observateurs avisés de la résilience des hommes et des territoires ; il s’adresse également aux militants et à tous ceux qui, dans leurs responsabilités respectives, œuvrent pour une société plus juste, plus humaine et plus désirable. […]
Lire le propos d’ouverture de Claude Grivel en entier
Extraits du texte de Patricia Andriot sur la rencontre du 6 mai :
[…] A travers le rappel historique du développement local tel que présenté dans le livre, et quelques témoignages de contributeurs, la discussion porte sur le chemin parcouru, le sentiment d’une institutionnalisation des politiques territoriales qui n’a pas laissé une vraie place au local et à la créativité citoyenne. Les débats laissent rapidement transparaître un sentiment d’échec quand à la reconnaissance du rôle des mouvements de développement local face aux enjeux actuels. […]
Mais il ne faut pas sous-estimer l’apport des mouvements de développement local à la reconnaissance des territoires, à la culture de l’éducation populaire ou à celle du débat… et à leur reconnaissance par les politiques publiques, qui permettent quand même de maintenir un champs des possibles ouvert pour résister à l’uniformisation et au rouleau compresseur du néo-libéralisme. […]
Selon l’adage qui veut qu’il faut comprendre son passé pour préparer son avenir, cet ouvrage tombe à point nommé en ces temps de grandes transitions, de pertes de repères généralisés et ou le territoire fait figure d’ancrage ou de boussole. A saluer la lucidité d’un mouvement qui ose regarder sans complaisance son bilan, ose dire son incompréhension ou son questionnement pour contribuer aux débats actuels. Cet ouvrage est une riche contribution au débat, qui fait attendre avec impatience le second volume qui devrait analyser la complexité et profiter des enseignements du passé pour participer à l’avenir.
Je suis Charlie – Nous sommes Charlie – l’Unadel est aussi Charlie
Par son ampleur, par sa tenue, la manifestation de ce dimanche 11 janvier 2015 a impressionné la France. Elle a aussi rassemblé et laissé son empreinte dans bon nombre de démocraties à travers le monde.
Par sa mobilisation, par son unité, ce peuple français volontiers frondeur, gouailleur, a rappelé les fondamentaux issus des Lumières, inscrits au frontispice de ses monuments publics : liberté, égalité et fraternité.
Cette dernière est le plus souvent ignorée, occultée.
Ce rappel digne et fort interpelle l’Unadel. Il conforte et réactualise notre projet associatif, décentralisateur, territorial et citoyen.
L’Unadel s’est rassemblée sur la conviction qu’un développement plus solidaire, plus fraternel restait à construire et à amplifier.
Elle s’est rassemblée sur la confiance dans la capacité des hommes et des femmes de ce pays à y contribuer dans le vivre et le faire ensemble, dans les territoires ruraux et dans les quartiers urbains, en France comme à l’international.
L’Unadel s’est rassemblée sur la conviction que les acteurs locaux, élus comme société civile, pouvaient, voulaient être plus responsables pour bâtir des communautés de projets sur un espace de vie avec des pratiques respectueuses de valeurs partagées et de l’environnement.
Ce dimanche 11 janvier 2015, la France a rappelé un certain nombre de fondamentaux aux fondamentalistes, certes, mais aussi aux élus de la Nation.
– La France est laïque, c’est-à-dire qu’elle doit respecter toutes les opinions qui s’inscrivent dans l’acceptation des valeurs de la République, affirmées dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, préambule de toutes nos constitutions.
– La démocratie est certainement le modèle d’organisation de la société le plus abouti, malgré sa fragilité, pour peu qu’il repose sur un triptyque : le principe de la représentation, celui de la délégation et celui de la participation citoyenne. Les manifestants ont donné dimanche pour tâche aux élus, de tous bords, de faire confiance à cette société rassemblée.
Cela ne peut, ne doit pas se jouer seulement à l’occasion d’événements aussi dramatiques que l’assassinat de Charlie Hebdo, de représentants des forces de l’ordre et de citoyens français, faisant leurs courses dans un supermarché.
La Laïcité et surtout la démocratie sont un bien trop précieux, qui doit être (re)cultivé. Comme nous l’affirmions en 1997, lors de l’Appel aux femmes et aux hommes, dans notre Manifeste de Carcassonne :
« Nous affirmons que la créativité et la reconnaissance de l’autre permettent à des hommes et à des territoires de se développer en dépit des évolutions dominantes.
Loin des esprits fatalistes qui font de l’économisme et de la mondialisation de nouveaux déterminismes. Loin de la politique subie comme un jeu cynique aux enjeux de pouvoir dérisoires. Loin de tout triomphalisme dans une société sans repère. Loin des replis sur soi égoïstes, corporatistes ou communautaires.
Oui, loin de ces archaïsmes-là et contre les dangers qu’ils génèrent, nous situons notre action au cœur de ce monde et de la modernité. »
Oui, depuis le 7 janvier 2015, depuis Charlie, nous sommes encore plus convaincus qu’il faut faire le pari de la construction d’espaces de compréhension, de participation, de débat et de démocratie pour interpeller les blocages, voire la fragmentation de notre société. Notre débat démocratique se technicise, se professionnalise et la démocratie s’étiole, s’effrite. Camus le rappelait :
« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. »
À laisser les quartiers devenir des espaces de relégation, à faire des territoires les plus ruraux des réserves périphériques qui échappent à la mondialisation triomphante, on ne doit pas s’étonner qu’une République à plusieurs vitesses laisse des hommes se perdre et basculer dans des projets fous, dangereux et suicidaires pour eux-mêmes et pour la fraternité.
Il est temps de regrouper les forces innovantes à travers tout le pays , tous les pays. Il est temps de mettre en scène notre conviction. Il est temps de construire ensemble un discours commun enraciné dans nos pratiques… Nous devons écrire ensemble un nouveau récit républicain porteur de transformation sociale, de lucidité et d’espérance, demain, pour construire des Territoires d’Avenir, creusets de la démocratie et du rassemblement autour de valeurs simples, humanistes, profondément laïques et républicaines.
Nous avons collectivement le devoir d’agir, de réagir et… avec Charlie, de pardonner.