Ce journal est né il y a deux ans d’une nouvelle initiative d’un groupe d’acteurs du plateau de Millevaches, en Limousin, qui s’est déjà signalé par son caractère « d’éclaireur » ou de « pionnier » du lien social. Ils se sont fait connaître du microcosme du développement local, par des réalisations dont certaines existent maintenant depuis plus de dix ans comme la télévision locale « Télé Millevaches », la création d’une entreprise de seconde transformation du bois appelée « Ambiance Bois », ou encore aux travers de leurs travaux menés dans le cadre du groupe R.E.P.A.S. : Réseau d’Échanges et de Pratiques Alternatives et Solidaires. (Site web : http://www.reseaurepas.free.fr).
La grande idée de ce journal est de mettre en application une conception forte du débat et de la démocratie locale. Dans le numéro 7 de mars 2004, l’éditorial met en exergue quelques questions tournant autour de ce débat, qui semble-t-il, a bien du mal à exister notamment en zone rurale où tant de questions sont « verrouillées » : A-t-on le droit de critiquer une décision « démocratique » ? A-t-on le droit d’exprimer même vivement, une opinion ? Pourquoi le fond du débat n’est-il jamais abordé ? Certes, ces questions sont posées en référence à un précédent numéro d’IPNS qui avait attaqué vivement la dizaine de communes ayant refusé d’adhérer au parc naturel régional en création. Mais au-delà de cet événement précis, combien de débat sont « plombés », autocensurés parce qu’on ne veut pas faire de tort à tel ou tel, ou pire encore, parce que « critiquer publiquement une décision publique, ça ne se fait pas chez nous».
J’ai aimé dans ce numéro la manière calme, dépassionnée, de poser cette question ; cette capacité de ces acteurs locaux à poser les éléments du débat, à critiquer des décisions, tout en démontrant leur capacité à construire et à obtenir des résultats dans la durée. Une leçon de pédagogie.
Bien dans cette logique, on retrouve au fil des pages des éclairages sur différentes problématiques souvent repérées dans les zones rurale fragiles : la migration des jeunes, la gestion des déchets, la problématique du logement, la culture…
Le terme « IPNS » est « un clin d’œil à la mention « IMPRIME PAR NOS SOINS » que connaissent bien les associations » la rédaction de précise : « Notre titre décline différemment ces initiales dans chaque numéro ».
Ce journal est édité par l’Association IPNS, 23340 Faux la Montagne
Au sommaire du N° 7:
Courrier (dont de nombreuses réactions à un précédent numéro qui accusait les communes ayant voté contre le projet de PNR de Ringardise)
Conseillère Générale à 14 ans (Interviewe d’une collégienne qui participe au conseil général des jeunes et également membre du conseil municipale de Jeunes d’une petite commune)
Jeunes Ruraux – Positiver la migration (Echos d’une conseillère municipale de retour de la 4è université rurale du Québec, proposant une autre approche de la migration : plutôt que de se raidir et d’empêcher le départ des jeunes, développer le sentiment d’appartenance…)
Se loger en rural – L’exemple Cévenol autour d’une SCIC « Bois 2 mains » qui travaille en Lozère sur le concept de « cité de transit » destiné à l’accueil d’urgence et la création d’une « Maison d’intérêt collectif »
Une mer de déchet – Un dossier des quatres pages entre conseils pratique, reflexions de fond et injterrogations sur la réalité locale.
Libres Leçons de développement local – Ces notes de lecture ont été rédigées pour le journal par un économiste, chercheur au CNRS et universitaire. Il présente trois ouvrages édités par le réseau REPAS (voir ci-dessus) retraçant trois expériences de création d’ « alter – entreprises » ».
Des notes de lecture, des récits de rencontre, une nouvelle, l’agenda de manifestations choisies complètent ce sommaire.
Auteur: Bernard Jomier