"Entre la Libye et les lobbies, quelle place pour la négociation ?"
Pas de véritable trêve estivale pour les membres des 6 groupes de travail préparatoires au Grenelle de l’environnement. Après une période d’installation pour le moins compliquée, qui a vu plusieurs associations s’interroger sur le mode de désignation des membres des groupes de travail et des fluctuations à répétition du calendrier des réunions, les travaux sont désormais bien lancés. L’heure est à la préparation studieuse de la seconde salve de réunions de début septembre comme nous pouvons le découvrir sur le site gouvernemental créé à cet effet : http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/
Reste à savoir si ce processus relèvera en définitive d’une simple consultation ou d’une véritable négociation. L’exercice est inédit, les lobbies sont bien en place et les intérêts souvent très divergents. Dans ces conditions, le risque est grand de n’aboutir qu’à une série de propositions techniques et fiscales très en deçà de l’ambition affichée. D’ailleurs, les aléas rencontrés lors de la phase d’installation pourraient faire douter même un militant de la Fondation Hulot de la réalité de la volonté politique gouvernementale. Ainsi parler de « révolution écologique » en évacuant d’entrée de jeu la question du nucléaire, qu’on soit « pro » ou « anti », c’est assez étonnant voire peut-être « révolutionnaire » pour certains, mais aller jusqu’à offrir quelques jours après, des réacteurs à la Libye, témoigne décidément d’une conception très particulière des relations avec les associations d’environnement ! D’ores et déjà, plusieurs représentants associatifs participant aux groupes de travail ont exprimé leurs doutes quant au processus en cours et leur détermination à ne pas servir de caution à ce qui pourrait s’avérer n’être qu’une opération de communication.
De son côté, l’UNADEL préfère accorder au gouvernement le bénéfice du doute. Car l’enjeu est de taille bien sûr. S’il est urgent désormais de modifier de façon significative nos modes de production et de consommation, il est aussi indispensable de repenser les modes de mise en uvre et de prises de décision. C’est pourquoi l’UNADEL transmettra dans les prochains jours ses propres propositions au MEDAD pour que « la démocratie écologique », sur laquelle planche plus particulièrement le groupe 5, ne consiste pas, in fine, en un simple élargissement du Conseil Economique et Social au secteur de l’environnement