Accédez aux Actes des Journées des Territoires 2018

Un espace plébiscité par les acteurs des territoires !

L’UNADEL, en collaboration avec ses partenaires institutionnels et associatifs, a renoué en 2018 avec l’organisation d’un évènement national fédérateur, regroupant les acteurs du développement des territoires.

Au travers de ses programmes de travail (Écoutes territoriales, Carrefour des métiers du développement territorial), se révèlent, en effet, de nombreuses dynamiques territoriales, mobilisant une multitude d’acteurs (citoyens, élus, techniciens, associations, entreprises, …) engagés pour relever les défis écologiques, économiques, sociaux et politiques contemporains.

Ces 2 journées ont été l’occasion d’échanges d’expériences et d’analyses des mutations à l’œuvre, au prisme notamment du thème des coopérations.

Diversité des acteurs et croisement des regards

Plus de 200 personnes ont contribué aux Journées des territoires dont l’originalité et la richesse émanent de la diversité des acteurs (agents des collectivités, élus, collectifs d’habitants, universitaires, experts, acteurs associatifs), des champs d’intervention (transition écologique, développement social urbain, ESS, démocratie locale, travail social, éducation..), des territoires d’action (espaces ruraux, périurbains, métropoles) et des structures porteuses ( Région, Département, C. d’agglomération, Préfecture, C. de Commune, Pays, PETR, Coopérative, Syndicat mixte, Centre social, 1/3 lieu …).

Des représentants d’une vingtaine de territoire ont ainsi partagé les enseignements de leurs projets de « transitions » et pu apprécier, par l’intensité des échanges, l’intérêt des participants pour ces sujets.

Le développement de la coopération comme préalable

Citant le géographe Bernard PECQUEUR, Anne et Patrick BEAUVILLARD (Institut des territoires coopératifs), grand témoin de ces journées, rappelle que « sans coopération, il n’y a pas de territoire ». Pourtant, si beaucoup de temps et de moyens financiers sont consacrés à la compétitivité de nos territoires, nous investissons rarement pour développer leur « coopérativité », c’est-à-dire, leur aptitude à développer des processus coopératifs durables.

La coopération signifie « être co-auteur d’une œuvre commune, et elle ne va pas de soi. Il faut la préparer ». L’écoute des différents témoignages lors des ateliers, a été permis, pour Anne et Patrick Beauvillard, d’illustrer les caractéristiques et principe d’action qu’ils ont formalisés au travers du concept de « maturité coopérative ».

Ainsi, les écosystèmes à forte maturité coopérative reposent sur des organisations ou des territoires apprenants (leurs membres se considèrent tous à la fois sachants et apprenants, cf. démarche du Conseil Départemental de Gironde), le leadership y est contextuel, dynamique et partagé (voir exemple au Pays du Midi-Quercy), la coopération y est inconditionnelle (elle ne dépend plus de l’objet, des personnes, des rôles…), et, enfin, on y rencontre des personnes dont émanent à la fois force, tranquillité et sérénité ( pas de longévité lorsque les porteurs d’un projet sont eux-mêmes en burn-out !). Gagner en maturité coopérative nécessite de voir les signaux faibles révélateurs de ces logiques, et de s’en saisir.

Parmi, les nombreuses expériences présentées, PF Bernard évoquent les « 3 maitres mots » de l’expérimentation du CLUS’TER JURA, que sont « le territoire, le décloisonnement et la coopération » avec l’hypothèse qu’elle contribue au développement économique, social et humain.

Les transitions territoriales : mettre en synergie engagement citoyen et politique publique

Plusieurs interventions convergeaient, dans le sillage de l’expérience de Loos en Gohelle, sur le fait que la transition ne peut être menée sans l’implication de tous les acteurs de la société civile et en premier lieu des habitants. Passer de logiques descendantes, techniques et procédurales, au faire ensemble et à la construction d’identités collectives, tels sont les leviers pour des projets de territoire et des enjeux partagés !

Autres illustrations, l’initiative de la Région Centre-Val de Loire d’un projet de « démocratie permanente » dont l’un des objectifs est de « développer, relier, mettre en valeur et outiller les initiatives citoyennes ».

Dans ce contexte, les institutions nationales se donnent pour objectif (Cf. mise en place de l’agence nationale de cohésion des territoires) de développer des outils d’accompagnement des projets de territoire, modulables pour tenir compte de leur spécificité.

Repenser une ingénierie territoriale… une ingénierie de la coopération ?

Pour les chercheurs du RAMEAU, l’émergence de mode d’action coopératif correspond à une conviction partagée par les citoyens, les entreprises, les associations et les Maires. Le terme de co-construction est ainsi utilisé pour rendre compte du fait que différents acteurs créent ensemble de nouvelles solutions pour répondre aux besoins des territoires.

L’enjeu n’est plus tellement de faire de l’ingénierie de programme mais de l’ingénierie de mobilisation ou de processus.

On parle également de « catalyse de territoire » c’est-à-dire la création d’interconnaissance, de liens entre les organisations renvoyant davantage à des rôles de facilitation que de leader ou d’animateur.

Y.BLANC ( FONDA) note le paradoxe d’une absence d’ outils institutionnels, administratifs, démocratiques pour mettre en place et financer l’ingénierie de l’action collective alors qu’ « aucune action publique n’est possible sans structure horizontale ».

… et faire évoluer les organisations et les pratiques professionnelles

Face au constat évoqué par Khalid IDA-ALI, président de l’IRDSU, « d’organisations qui travaillent pour elles-mêmes et deviennent sclérosantes », les initiatives présentées disent la volonté forte d’inventer de nouveaux modes d’action pour réussir à « franchir un cap » en matière de coopération. Les collectivités sont aux prémices de la mise en place d’organisations apprenantes. Cela implique une évolution des modes de management (moins individualisé et qui sorte des procédures), une conversion des ressources en réelles capacités à faire.

Les collectivités engagées dans des démarches de laboratoire de transformation des politiques publiques en constitue un exemple probant. Le principe est de considérer l’expérience vécue par les agents et les citoyens, comme un point de départ pour réinterroger les politiques publiques.

Côté professionnel, se révèle à la fois, le besoin de mieux qualifier ces « nouveaux » métier, d’avoir un référentiel pour pouvoir dialoguer avec des acteurs territoriaux et de développer des compétences spécifiques pour la co-construction.

Pour Hélène HATZFELD, chercheuse au LAVUE, une nouvelle professionnalité suppose des déplacements considérables dans les modes de pensée et les modes de faire.

Il s’agit ici de transformer ce qui fait problème en ressource, apprendre « l’égalité » pour accueillir l’autre et créer des dynamiques de légitimation réciproque… Face à ces enjeux, des changements dans les formations et les conceptions sont indispensables.

L’émergence de la question des postures est révélatrice des évolutions en cours, tant pour les élus que pour les techniciens, qui s’interrogent sur la manière de favoriser la participation de toutes les parties prenantes ( facilitateur plutôt que sachant).

S’ouvrir aux dynamiques internationales

La présence tout au long des 2 journées d’une délégation tunisienne a permis à une ouverture et a donné plus « d’épaisseur » aux échanges. Au-delà de la présentation d’une dynamique naissante, les acteurs tunisiens ont mis en lumière combien les problématiques écologiques, démocratiques et économiques évoquées sont d’actualité dans leur pays et que ce sont des « questions que nous vivons quotidiennement dans nos chairs ».

Divers contacts et mises en réseau ont pu être évoqués à cette occasion rappelant l’intérêt et la richesse des coopérations internationales.

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