De Nant (Aveyron) à Meaux (Seine et Marne), en passant par le Lot, l’Ain, la Drôme, les Bouches du Rhône et le Var, la mobilisation anti gaz de schiste se propage comme une trainée de poudre et a rassemblé ces derniers jours plus de 20 000 manifestants. Dans les régions concernées, le front politique des opposants s’étend désormais bien au-delà des militants d’EELV[1] et des associations d’environnement. Devant l’ampleur du mouvement, on imagine la surprise des multinationales impliquées[2] dont les projets de forages lucratifs se sont brusquement transformés en terrains minés On imagine aussi le désarroi du Gouvernement qui pensait avoir affaire aux héritiers d’une militance écolo clairsemée et qui a vu se développer en quelques semaines un grand mouvement citoyen dans de nombreux territoires du grand Sud et de la région parisienne.
Mais au-delà ou à côté – des enjeux environnementaux et énergétiques majeurs, l’opposition aux gaz de schiste incarne aussi l’affrontement entre deux conceptions très différentes de l’avenir des territoires ruraux. La première, privilégiée par le Gouvernement actuel via la réforme des collectivités territoriales, considère avant tout ces territoires comme un potentiel de ressources à exploiter au bénéfice du monde urbain et des multinationales. La seconde, promue par de nombreux acteurs et structures du développement local, voit dans les espaces ruraux, des territoires vivants porteurs de solidarités, de créativité et de modes de développement plus responsables. C’est aussi cette vision que défendent aujourd’hui les milliers d’habitants de ces territoires qui affirment leur volonté de demeurer les acteurs de leur propre avenir et qui refusent la transformation de centaines de milliers d’hectares en futures zones de production énergétique inhabitables.
Pour en savoir plus : http://nonauxgazdeschistes.blogspot.com/
[1] Europe Ecologie – Les Verts
[2] une surprise que certains n’hésiteront pas à qualifier de « Total » !