Vibrant plaidoyer pour la politique de la ville par un de ses anciens délégués interministériels, Yves Dauge, dans Libération de ce jour.
Devenu Sénateur-maire, nul n’est parfait, de Chinon, Yves Dauge invite à faire le distinguo, dans les condamnations sans appel de la politique de la ville, entre les femmes et les hommes qui y ont milité et les procédures.
Extrait :
"Depuis l’origine, la politique de la ville (…) portée avec passion (…) par beaucoup d’hommes, de femmes, de militants de terrain, a fait constamment appel à la République. Mais cet appel n’a pas été assez entendu, trop souvent ignoré. Tous ceux qui se sont battus pour cette politique ont alerté les gouvernements successifs face à la crise montante. Certes on a créé des outils, lancé des plans, mais sans y mettre les moyens suffisants, et puis on a oublié jusqu’à la prochaine flambée de violence. Avec les alternances gouvernementales, on a aussi remis en cause cette politique. On a supprimé ce qui était engagé, arrêté des actions. Puis on a voulu réinventer, faire autrement, et cette succession d’allers-retours a été catastrophique. Malgré ces erreurs, des élus, des citoyens, des militants d’associations, des fonctionnaires, ont toujours agi au mieux, se battant pour réunir des moyens trop chichement distribués et toujours trop compliqués à obtenir dans un cadre institutionnel mal adapté, en décalage avec les situations vécues. A cet égard, il nous faut enfin des communautés d’agglomérations avec beaucoup plus de pouvoir, de moyens, élues au suffrage universel direct."
Une politique à réhabiliter donc, et pas simplement les immeubles…