Par Claude Grivel, président.
Quel sens donner à des vœux en ce début d’année 2015 si particulier ?
Beaucoup ont vécu les évènements tragiques qui ont secoué la France rivés à leurs écrans. Mais la force du collectif a dominé la peur individuelle.
Elle a mis dans la rue des vieux, des jeunes, des croyants et des athées.
On peut espérer que tous adhèrent à des valeurs humanistes, dont la laïcité sans laquelle il ne peut y avoir ni liberté, ni égalité, ni fraternité.
J’émets le vœu que tous ceux qui ont participé à ces défilés historiques partagent cette même foi.
Partager les mêmes émotions devant l’inacceptable est un premier pas qui rapproche. Celui qui dit non à toutes les violences. À la barbarie qui prend la vie. Ce refus va de pair avec l’affirmation de la liberté d’expression et d’avoir ou non une religion. Faire société ensemble, ce n’est pas gommer toutes les différences. C’est adhérer à tout ce qui fait lien, à ce qui fait projet commun, à ce qui fait projet de territoire commun, qu’il soit village, quartier, pays, département, région, État-nation, Europe ou monde.
Quand il n’y a pas de valeurs communes et que l’on veut imposer sa vérité aux autres comme pensée unique, il n’y a plus de communauté, mais communautarisme. Il n’y a plus d’unité ni de démocratie possible. C’est alors la porte ouverte à la guerre et à la dictature de l’extrémisme.
Lancement de la lettre d’information du développement local
Ouvrir cette année 2015 avec un éditorial est aussi un signe de la vitalité de l’Unadel, association qui veut mieux communiquer avec ses adhérents et ses sympathisants. Nous avons renforcé notre équipe technique et resserré les liens entre administrateurs. Il nous faut les consolider aussi avec vous et avec nos partenaires. D’où le lancement de cette première « lettre d’information du développement local » qui appelle un partage plus fort des informations et des réflexions qui font l’actualité du développement local. Si la plume me revient aujourd’hui, elle sera le plus souvent collective et nous veillerons à ce que chacun, à tour de rôle, contribue à l’alimenter au gré des sujets et de l’actualité du développement local. Les contributions de tous sont bienvenues, pour transmettre des idées, pointer les initiatives que nous contribuerons à mettre en lumière.
Cette lettre veut en effet être un moyen supplémentaire de faire réseau et de mieux faire connaître les actions portées par les réseaux régionaux adhérents et sympathisants de l’Unadel, et plus largement par tous les acteurs du développement local.
Quatre millions dans la rue
« Ils sont mille, nous sommes deux, encerclons-les !», avait coutume de dire notre ami Michel Dinet, président fondateur de l’Unadel et du Carrefour des Pays lorrains. Nous étions quatre millions dans la rue le 11 janvier dernier. Nous sommes moins nombreux dans l’association. Mais notre force n’a d’égale que notre conviction : ensemble nous pouvons relever des défis considérables.
L’ambition de l’Unadel est intacte. Il s’agit bien dans cette lettre de faire ressortir les énergies et initiatives émergentes du développement local, porteuses de sens, de lien social et de les faire connaître. Nous sommes convaincus que c’est aussi une façon de combattre tous les « déclinismes » qui font le lit des populismes.
L’année 2015 donnera l’occasion aux citoyens, ceux qui ont marché contre la barbarie et tous les autres, de s’exprimer dans les consultations électorales.
Nous reviendrons sur le devenir des conseils départementaux et leur rôle dans l’organisation de la solidarité et de la proximité avec les territoires au moment où les régions vont devenir de grandes entités plus stratégiques, à l’exception des irréductibles bretons et de quelques autres qui prétendent être tout aussi stratégiques.
Pour l’heure, émettons le vœu que la participation citoyenne ne se mesure pas à l’aune de l’abstention. Souhaitons aussi que les enjeux de la réorganisation territoriale ne soient pas d’abord l’affaire de gens avertis et de commentateurs plus friands de petites phrases que d’analyses éclairantes.
Nous attendons vos textes, contributions, réactions, coups de gueule et coups de cœur : il sera difficile désormais de vous museler et de vous censurer, surtout si vos mots se transforment en dessins et en caricatures. L’humour est aussi une forme d’amour. L’amour de son territoire ne dispense pas de garder le sens de l’humour.
Accéder à la lettre d’info du développement local, N°01
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