Reprendre l’initiative

Après l’assemblée générale du 22 mai dernier l’Unadel redonne du corps et du sens à sa feuille de route. Un conseil d’administration de 32 membres accueillant 7 nouveaux membres (dont 4 femmes et 3 hommes) qui aura pour tâche de confirmer et renforcer le fonctionnement collectif de l’Unadel et les valeurs et principes du développement local dans le travail de reliance entre les acteurs locaux autour de projets coopératifs. Les territoires de projets et la vie associative sont menacés. Le développement local c’est la résilience, le rebond et la détermination à agir sans subir.
Avec vous, avec nos adhérents, avec nos salariés, nos partenaires publics et privés, nos alliés, nos collectifs de travail, nous ne nous résignons pas et nous continuerons à agir comme si nous ne pouvions pas échouer, comme nous y invitait Claude Alphandéry. Ce qui veut dire qu’il nous faut réinvestir et retrouver plus de vie associative et de plaisir de porter ensemble ce mouvement du développement local et sa mise en réseau, au niveau national comme dans les régions.
Nous avons besoin de vous, d’adhésions de soutien et d’engagement de personnes physiques et surtout de personnes morales en phase avec notre démarche, pour poursuivre et réaliser le travail d’Écoute dans les territoires qui bougent et peuvent entraîner ceux qui ont plus de mal à le faire.
Nous avons aussi besoin de renforcer les liens avec les partenaires et les réseaux du développement local dans les régions en intégrant les observations sur l’évolution des métiers et de l’ingénierie mise au service de l’aide aux initiatives porteuses de transformation sociale et écologique.
Notre modèle économique est trop fragile pour porter toutes nos ambitions et nous aurons donc aussi à cœur de prendre de nouvelles initiatives pour le faire évoluer. Vos suggestions et propositions pourront être travaillées au sein de nos ateliers coopératifs.
N’hésitez pas à vous y inscrire via cette adresse : contact@unadel.org

Reprendre les enseignements des conventions citoyennes

Pour la première fois en France, une convention citoyenne aura permis de contribuer à la construction d’une législation, en amont du travail parlementaire en cours. C’est important et riche d’enseignements. Le vote à l’unanimité de l’Assemblée Nationale du texte de loi sur les soins palliatifs et à une large majorité sur la fin de vie est fort d’enseignement comme l’indique Claire Thoury, présidente du mouvement associatif et membre du CESE :
« C’est très puissant car cela donne à voir par l’exemple la rencontre de la démocratie participative, de la démocratie sociale et de la démocratie représentative. Cela montre d’abord que la fin de vie est un sujet qui peut apaiser et rassembler la société française car il oblige à être humble, intelligent et sensible. Cela montre ensuite que certaines décisions nécessitent l’intelligence du plus grand nombre. Cela montre enfin que notre démocratie, malgré les temps troublés qui la traversent, peut faire des choses puissantes, qui donnent confiance et mettent en mouvement largement la société. Et cela nous dit qu’en travaillant beaucoup, notre démocratie peut produire des choses formidables, que la nuance n’empêche pas la clarté, que l’on peut construire une réponse qui embarque le plus grand nombre sans alimenter les tensions et les polarisations. »*

On peut donc espérer que le développement des conventions citoyennes enrichisse et alimente le débat au sein des instances de la démocratie représentative sans contourner ni effacer le pouvoir délibératif de celle-ci. Cette opportunité de l’implication des habitants dans la construction de propositions citoyennes, ne détermine pas la décision politique mais l’éclaire. C’est une forme de démocratie directe qui nécessite des conditions très claires de mise en place et de neutralité de l’accompagnement externe. Elle ne peut fonctionner que si elle est saisie parcimonieusement et sur des sujets d’importance pour la communauté. Mais, les habitants n’accepteront d’y participer à l’échelle locale et les citoyens à l’échelle nationale que si les élus majoritaires s’engagent à étudier les propositions faites et à y répondre en expliquant leur décision dans une totale transparence.

Une convention citoyenne ne supprime pas les désaccords mais peut permettre de construire des convergences et des rapprochements entre les points de vue, bien utiles au vivre ensemble. Des villes importantes comme Poitiers, ou de taille plus petite comme Malzéville (qui vient de présenter son expérience lors de “La journée de celles et ceux qui font bouger les territoires” organisée par notre réseau régional Citoyens &Territoires en Grand-Est) ont recours à cette formule pour mieux partager le processus de prise de décision et rapprocher élus et habitants.

Réenchanter la démocratie passe par le renouvellement des espaces et des lieux de débat entre les habitants. L’agora se réinvente comme support d’élaboration partagée de propositions utiles au bien commun. C’est aussi la fonction et le rôle des comités de quartier, des conseils citoyens, des conseils de développement, des Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux et du CESE. La différence est souvent liée au mode de désignation des participants à ces instances et à la conception du rôle de la participation citoyenne qu’en ont les élus à l’origine des textes d’institution de ces lieux de débat imposés par la loi ou librement mis en place par les collectivités locales, départementales ou régionales. Le tirage au sort, de plus en plus utilisé, ne règle pas tout mais renouvelle les profils des participants qui doivent confirmer leur volontariat.

Une charte de coopération entre le CESE, les CESER et la Coordination Nationale des Conseils de Développement a ouvert une voie. La relance d’une coordination entre conseils de développement du Grand-Est passe actuellement par une nouvelle proposition de charte avec le CESER. Cet acte fort et symbolique formalise une relation durable, fondée sur la volonté de renforcer les synergies entre les instances de démocratie participative et de mutualiser leurs expertises.

Toutes ces démarches confirment l’aspiration à donner son avis et à prendre sa part dans le bon fonctionnement de notre société telle qu’elle s’était affirmée au moment du grand débat et des manifestations des gilets jaunes. L’accès pour tous aux cahiers de doléances rédigés dans cette période à l’appel des maire ruraux est une petite victoire citoyenne. Est-ce que cela pourra accélérer un processus d’élaboration collective de cahiers de propositions à soumettre à la démocratie représentative à toutes les échelles territoriales ?

La question d’un nécessaire renouveau démocratique et de ses modalités est posée. Y répondre, sans doute de multiples façons, contribuera à réduire les risques de repli réactionnaire et de montée populiste autoritaire.

Réaffirmer avec Gandhi que la fin ne justifie jamais les moyens

Il y a des prises de conscience tardives, comme celle de l’urgence indispensable de défendre l’océan pour sauver la planète et le vivant (les océans n’en font en réalité qu’un seul parce que tous reliés ; il fait partie du bien commun non pas de l’humanité mais de la planète Terre au même titre que les continents menacés par les guerres, la famine, le manque d’eau, la pollution industrielle, le modèle économique, les tempêtes et les déplacements climatiques massifs.
Il y a aussi des atteintes au droit intolérables et particulièrement aujourd’hui à Gaza. Les droits humains ne sont pas respectés. Le droit de défendre son existence et son territoire ne justifie pas tout. Lorsque l’Etat de droit, le droit international, les conventions des nations unies régissant les conflits, sont bafoués par des Etats souverains ou par les gouvernements de ces Etats, il ne doit pas y avoir de discussion sémantique mais sanction. C’est à la justice internationale et aux Nations Unies de redire le droit et d’agir.

Il n’y qu’un océan et qu’une terre sur cette planète qui a su donner la vie. La folie de certains hommes politiques irresponsables et l’ambition de certains leaders de l’économie mondiale continuent de la mettre en danger mortel. Nous ne pouvons pas continuer à regarder ailleurs. Tous les discours de haine et de rejet conduisent à la mort. La fin ne justifie jamais les moyens.

Choisissons la vie, la dignité et l’humanité. Et souvenons-nous que le chemin est bien plus important que la destination.

Bel été à toutes et à tous en espérant pouvoir partager de belles nouvelles dans les semaines à venir.

*L’intégralité de la réaction de Claire Thoury qui a présidé et accompagné les travaux de la convention citoyenne portant sur la fin de vie, est consultable sur ce lien

Partager…

… et s’inscrire pour recevoir nos informations :

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Dans la boîte !

Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités.