Et maintenant ?

Quel été ! Quel contraste ! Quel pays !

J’ai participé ce mardi matin, à la réunion plénière des membres du Pacte du Pouvoir de Vivre. J’y représente l’Unadel.

La richesse des échanges n’a d’égale que la qualité des personnes et des organisations qu’elles représentent. Toutes connaissent des difficultés de diverse nature, de fonctionnement, de financement, de difficultés à construire des compromis ou à faire reconnaître la pertinence de leurs actions ou de leurs propositions. Certaines traversent des crises internes importantes qui secouent les bénévoles que nous sommes.  Je m’associe à toutes celles et ceux qui ont exprimé leur solidarité avec les victimes d’agissements inacceptables de celui qui a été longtemps la personnalité la plus appréciée des français.

Je redis mon soutien à ceux qui ont osé dire et à ceux qui agissent pour redonner un élan et une fierté à ceux qui s’engagent au quotidien pour faire reculer la pauvreté et imposer une plus grande justice écologique et sociale.

Méfions-nous des prophètes et de toutes les statues érigées qui peuvent dissimuler bien des parts d’ombre. Nous avons certes besoin de messages forts et de personnes qui osent bousculer, qui inspirent et entrainent. Pour autant, ce qui résulte de l’engagement collectif, politique, syndical, associatif, ce qui a permis par la coopération et la capacité à faire ensemble collectivement société, mérite certainement d’être davantage valorisé et médiatisé.

Aussi après ce bel élan olympique et paralympique de l’été qui a su rassembler et même un peu apaiser une société française fracturée, et déboussolée, je veux ici saluer en cette rentrée toutes ces femmes et ces hommes qui agissent dans la discrétion et au quotidien, au service des autres et de l’intérêt général.

Bravo à vous tous les bénévoles qui partagez plus de valeurs que de richesses et qui faites tellement plus que vous ne dites. Nous portons l’engagement en héritage et devons savoir le transmettre comme les relayeurs se passent le témoin dans le stade.

Reprendre l’initiative

Notre pays a connu 3 périodes électorales délicates au cours de ces derniers mois et en est sorti grogui, déboussolé. Les frustrations des uns se sont ajoutées à celles des autres, puisque tout le monde a perdu et personne n’a vraiment gagné.

Le corps électoral est éclaté. Il s’est davantage mobilisé et il a donné plus de voix au rassemblement national aux européennes et au 1er tour des législatives. Pour autant c’est le front républicain qui l’a emporté le 7 juillet dernier, pour faire barrage.

On a espéré voir enfin se construire un rééquilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.

On a pensé qu’il n’y avait plus le choix : sans majorité, il faut sortir des postures et retrousser les manches pour convaincre et rallier.

L’amorce d’une nouvelle République était possible, qui ferait plus de place à la société civile et à la coconstruction de politiques qui répondent enfin aux besoins essentiels de la population et des territoires.

On espérait un front républicain  qui s’engage avec plus de volontarisme dans la lutte pour plus de justice sociale et écologique, plus de respect du vivant, plus d’ambition pour une société qui ferait reculer le réchauffement climatique, les guerres et la grande pauvreté, un front républicain qui refuse la préférence nationale, le repli sur soi et le rejet et la stigmatisation de l’autre différent.

On espérait que le Président de la République tirerait les leçons de la sanction du corps électoral et que les partis seraient capables de construire des compromis sur l’essentiel et de redonner du sens au débat parlementaire…

Après des semaines de discours clivants et de promesses d’avènement du grand soir nationaliste, le pays avait besoin d’apaisement et de réconciliation.

Pour autant l’aspiration  profonde et partagée au changement, a fait long feu.

Pour autant la démission différée du gouvernement dans un feuilleton inimaginable dans notre 5ème République (2 mois sans 1er ministre et sans gouvernement opérationnel) a permis le retour immédiat des vieilles combinaisons politiciennes et surtout réintroduit et renforcer la défiance populaire vis à vis des responsables politiques et de la plupart de leurs organisations.

Le Président de la République reste le maître des horloges bien que désavoué. Les partis minoritaires dans les urnes deviennent le socle du probable futur gouvernement comme si l’on se résignait à la victoire annoncée et différée du rassemblement national lors des inévitables futures élections.

Tout cela ne serait que péripéties franchouillardes s’il n’y avait pas la souffrance d’une grande partie de la population, la remise en cause du pouvoir d’achat et de l’accès aux services publics, à la santé, à l’éducation, au logement digne et adapté…

La société civile s’est mobilisée mais se retrouve une nouvelle fois méprisée, maltraitée… ignorée par une classe politique et des leaders qui se disputent déjà le bon couloir pour la prochaine présidentielle.

Le risque de prendre position

Affirmer et afficher des positions quand on dépend de financements publics ou de donateurs privés n’est pas  simple. Cela divise parfois les conseils d’administration, les militants et les adhérents de nos organisations.

Le mouvement du développement local n’y échappe sans doute pas.

Appartenir à la société civile n’exonère pas de prendre des risques y compris de positionnement dans le champ politique. La société civile organisée est une des composantes de la démocratie et sa place détermine le bon fonctionnement de notre République.

Toutes les organisations, dont l’Unadel, qui constituent le  Pacte du pouvoir de vivre,  partagent la conviction qu’elles doivent prendre leur part dans la construction d’une société qui apporte des réponses aux besoins des plus fragiles, qui refuse le rejet de l’autre et de la différence, qui se bat pour faire reculer les discriminations et les inégalités, et qui se méfie des réponses simplistes à la complexité du monde.

C’est un positionnement politique au sens où nous souhaitons prendre toute notre part dans la vie de la cité.

Pas à la place des partis politiques qui ont à prendre toute leur responsabilité dans la transformation de la société, ni en faisant nôtres les postures politiciennes partisanes.

Mais en souhaitant, dans le dialogue, la confrontation des idées et des propositions, rechercher les meilleurs compromis possibles qui permettront de s’attaquer aux priorités sociales, environnementales et démocratiques de ce pays.

La France a donné une belle image d’elle-même avec Paris 2024 qui fut globalement un vrai succès et qui doit contribuer durablement à changer le regard sur la diversité, les personnes en situation de handicap ou d’exil forcé.

Faire territoire commun et le construire durablement comme un territoire de partage

Le message d’une société d’inclusion par le sport est aussi celui d’une société civile responsable qui ne nie pas ce qui fait controverse, mais qui souhaite pouvoir continuer à agir sans attendre que le changement vienne d’en haut et qui prend toute sa part dans les territoires, dans le décloisonnement et le croisement des regards.

Plus que jamais il faut continuer à agir pour faire ensemble démocratie dans les collectivités, les entreprises et les associations, les quartiers, les villes et les villages.

C’est un message d’espoir et de soutien à l’émancipation, à l’éducation populaire et à la coopération entre élus et citoyens dans la gouvernance locale qui doit inspirer le national.

L’Unadel, ses administrateurs, ses adhérents, ses réseaux et partenaires, ses professionnels seront plus que jamais à l’écoute des acteurs locaux et des initiatives porteuses d’une démocratie du faire ensemble.

La société civile est un territoire partagé avec les élus locaux et nationaux qui ne peuvent pas relever seuls des défis qui nous sont communs, y compris à l’échelle du monde. Améliorer notre démocratie locale et nationale devient une priorité à laquelle les associations et les corps intermédiaires sont prêts à prendre toute leur part.

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