Faire vivre les territoires, construire l’avenir
L’avenir de nos territoires se dessine à la croisée de chemins exigeants : transition écologique, cohésion sociale, participation citoyenne. Dans un contexte de tensions internationales qui insécurisent les nations comme les individus, dans un environnement national d’instabilité politique et de crise de confiance qui s’amplifie, la nomination d’un nouveau Premier ministre peut-elle suffire à ouvrir de nouvelles perspectives ? Il annonce des ruptures de fond et de méthode. Est-il crédible ? Chacun en jugera dans les jours et les semaines qui viennent.
Osons poser la question : Le local peut-il réveiller la démocratie ? Elle apparaît bien malmenée et pas seulement en France.
De notre point de vue, la nécessité de repenser la gouvernance locale et de revitaliser le dialogue entre les institutions et les acteurs de terrain s’impose plus fortement encore aujourd’hui. L’Unadel, forte de son engagement historique en faveur du développement local, ne cesse de porter cette ambition : celle d’une France des territoires qui soit vivante, ouverte et solidaire.
Redonner sens à l’action locale
En tant que président de l’Unadel, je constate chaque jour l’incroyable capacité d’innovation des collectivités et des habitantes et habitants, partout où il y a des espaces d’agir. Mais cette dynamique ne saurait prospérer sans un cadre favorable : un État stratège, mais non centralisateur, un gouvernement qui écoute la colère et la désespérance, un 1er ministre qui osent les ruptures qu’il annonce tant dans la méthode que dans les mesures budgétaires à venir pour plus de justice sociale et fiscale, une coopération renouvelée entre les échelons territoriaux ; et, surtout un renforcement de la décentralisation qui autorise l’autonomie réelle des initiatives locales. C’est là que réside le cœur battant de la démocratie vivante : dans la confiance que nous accordons à la société civile et à ses forces vives. Les collectifs citoyens qui émergent un peu partout dans le pays pour préparer les échéances municipales sont de belles promesses. Ces démarches doivent durer au-delà du mois de mars prochain et proposer de nouvelles voies de dialogue et de médiation entre élus et habitants, entre les différents points de vue même opposés, pour faire cité et communauté.
Transition écologique et solidarité : des défis à relever collectivement
Les transitions auxquelles nous sommes confronté·e·s imposent de nouveaux modèles, fondés sur la sobriété, l’inclusion, et la justice sociale. Il ne s’agit pas seulement d’innover, mais aussi de préserver, de transmettre, d’accompagner. L’Unadel, à travers ses actions et son réseau, soutient les démarches qui font des territoires des laboratoires d’expérimentation et d’émancipation. Le développement local doit aussi s’interroger, accepter la remise en cause et ne pas cultiver l’entre soi. Les participants aux jeudis mensuels du développement local nous font remonter ces messages dans l’enquête réalisée avant l’été et ils ont raison.
Pour une citoyenneté active et partagée
Plus que jamais, la participation citoyenne doit irriguer la vie locale, non pas comme un supplément d’âme, mais comme un principe structurant. L’écoute, le dialogue et la co-construction sont les piliers d’un projet de société durable et désirable. À nous de multiplier les espaces de débat, de renforcer les passerelles entre élu·e·s, citoyennes, citoyens et associations. C’est ainsi que nous construirons une démocratie inclusive, capable de répondre aux aspirations et aux enjeux contemporains.
Rassembler, fédérer, inspirer
Agir pour les territoires, c’est croire en la capacité de chacune et chacun à transformer le quotidien et à ouvrir de nouveaux horizons. C’est le sens de l’engagement de l’Unadel : rassembler, fédérer, inspirer. Nous avons devant nous des défis immenses, mais aussi des opportunités inédites. Ensemble, faisons vivre cette France des territoires, inventive, solidaire et porteuse d’avenir qui donne toute sa place à l’engagement associatif, syndical et politique sans qui il ne peut y avoir de démocratie.
Nous soutenons et relayons donc les appels à la mobilisation émanant de la société civile pour défendre plus de justice fiscale dans l’effort budgétaire et plus de considération et de moyens pour faire vivre les associations, garantes de la cohésion sociale.
Et en ce jour anniversaire du coup d’état chilien et des attentats perpétré sur le sol américain, j’ai une pensée pour les victimes et leur famille, ainsi que pour tout ceux qui ont perdu leurs illusions en ces jours sombres pour l’état du monde.
