ll est des hommes dont l’on perçoit leur humanisme et leur profondeur, à la première rencontre. Il est des hommes dont on mesure l’importance, sans pouvoir la nommer, la dire. Il est des hommes qui vous poussent à donner le meilleur de vous-même. Michel Dinet était tous ces hommes-là.
Il est des hommes politiques dont l’électeur s’éloigne, se méfie, se lasse. Mais il en est d’autres dont on mesure la sincérité de l’engagement, l’adéquation entre leurs pratiques et leurs discours. Michel Dinet était d’abord un homme avant d’être un politique.
Il est des militants cultivant la nostalgie des idéologies, Michel Dinet était d’abord un instituteur, un praticien plus qu’un théoricien de l’éducation populaire, de la promotion sociale, de la laïcité, de la participation : un citoyen, pleinement, totalement. Autant de valeurs qui fleurent bon le début du XX° siècle, qui sont pourtant plus que jamais nécessaires, à réinventer en ce début du XXI° siècle.
Il est des personnes qui ont su incarner un territoire, le rendre visible bien au-delà des frontières. Il est une géographie sensible qui a su démontrer la capacité de résilience des territoires pour ne pas se désertifier comme Colombey-les-Belles en Lorraine, le Mené en Bretagne ou Mouthoumet en Languedoc-Roussillon. Le Toulois fut le creuset d’une idée, d’une conviction, d’une pratique que l’on peut appeler le développement local, l’intercommunalité, les Pays. Michel Dinet était pour nombre de personnes, de France, mais aussi d’Afrique, du monde, le héraut de cette conviction, de cette intuition.
Il y avait chez Michel Dinet un peu de la gouaille d’Audiard, de la posture de tribun de Jaurès, de la profonde humilité de l’abbé Pierre, de la lucidité de Mendès-France. Michel Dinet était de ces élus qui goûtèrent aux charmes des palais de la République, mais qui se sentait tellement plus utile chez lui, pour avoir le pouvoir et le devoir d’agir.
En ces temps d’abstention, de défiance par rapport aux hommes politiques, Michel Dinet était l’un des rares qui réconciliait avec la politique, en faisant comprendre sa grandeur, ses servitudes, l’abnégation qu’elle nécessite.
Il aurait pu assumer bien d’autres fonctions. Il n’avait de cesse que de vouloir ré-enchanter la République. Il devint président du conseil général et incarna ce que devait être une assemblée, en charge des solidarités, du vivre ensemble, de la projection dans l’avenir. Michel Dinet fut l’un des rares présidents qui pouvait convaincre de l’intérêt d’un conseil général dans ses missions de solidarité et de proximité tout en souhaitant sa disparition en tant qu’institution.
Michel Dinet a inspiré bien des hommes et des femmes, qui aujourd’hui sont quelque peu orphelins et surtout consternés de devoir écrire un hommage post-mortem, alors qu’il était tellement vivant, bon vivant, bien vivant.
Les militants, les adhérents de l’Unadel et du Carrefour des Pays Lorrains, savent tout ce qu’ils doivent à leur fondateur et compagnon de route. Ils continueront à porter et à faire vivre son message et son esprit dans l’animation et les projets de tous les territoires.
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Texte rédigé pour l’Unadel et le Carrefour des Pays Lorrains par Olivier Dulucq, Claude Grivel, Axel Othelet et Cécile De Blic.