Quelques jours encore et l’année 2023 aura vécu.

Dans quel état d’esprit pourrons-nous aborder la suivante ?

La violence est partout; tout est là pour faire monter encore un peu plus la désespérance. Comment faire confiance en des jours meilleurs ?

Les discours de haine et de rejet envahissent l’espace médiatique. Les missiles pleuvent sur les civils et les conventions internationales sont ignorées en tout impunité. Décidément le XXIème siècle ne réparera pas les plaies du précédent. Combien de siècles faudra-t-il pour panser les plaies d’aujourd’hui et effacer le désir de vengeance ?

Le plaidoyer pour la fraternité auquel appelait Abdennour Bidar il y a quelques années paraît bien loin.

La chasse au bouc émissaire devient sport national. Le recours aux violences se substitue au droit et à la justice. Désigner l’autre comme responsable de tous les maux, qui plus est quand il a des origines étrangères ou pratique une autre religion, permet de se dédouaner de toute responsabilité.

Cette société est malade qui remet la loi du talion à l’honneur en toute impunité.

Les populismes progressent chaque jour davantage sur tous les continents. Le populisme alimente les peurs dans l’opinion publique et l’opinion publique devient chaque jour plus sectaire, plus réactionnaire, plus raciste, plus violente, plus intolérante et plus soumise, simpliste et binaire, comme bien des discours politiques ou des commentaires et éditoriaux journalistiques.

Comment motiver, mobiliser et donner du sens et du crédit à l’agir localement pour donner à voir qu’il existe encore des possibles ?

Alix Roche, tirant ici quelques enseignements des écoutes territoriales réalisées cette année par l’unadel, constate que l’agir ensemble institutionnel et citoyen se rencontrent trop peu. Or c’est la clef pour dessiner des chemins conjuguant coopération et transitions, territoires et développements plus sensibles, plus inclusifs.

A contrario, Pierre-Antoine Landel et Alain Villard décrivent les réalités niées et les symboles dévoyés à travers l’analyse qu’ils font des « événements récents » qui ont secoué le village de Crépol et le quartier de la Monnaie à Romans sur Isère. La culture du développement local qui est la leur permet de donner des clefs de lecture de ces évènements largement médiatisés. L’utilisation politicienne des faits divers et la stigmatisation hâtive de la population ou de personnes mentalement fragiles ne constitueront jamais une politique publique réparatrice des dégâts précédemment causés par d’autres politiques publiques.

Nous sommes des militants du développement local certes. Nous sommes aussi des citoyens engagés dans nos territoires de vie. Nous observons combien la médiation, l’ingénierie du débat public et la facilitation du dialogue entre les différentes catégorie d’acteurs sont non seulement des éléments utiles pour construire plus de commun, mais encore des outils pour retrouver de la confiance, réduire les risques de confrontations et coconstruire les coopérations en acceptant les controverses plutôt que les confrontations

 

En cette fin d’année, nous avons craint de ne plus avoir les moyens de poursuivre notre travail auprès des territoires et de leurs acteurs, faute de confiance et de financement de nos programmes d’actions. A l’issue d’une partie de bras de fer nous avons fini par récupérer les moyens attendus depuis des mois.

Cette séquence, qui s’ajoute aux difficultés rencontrées par les différents réseaux régionaux du développement local, doit resserrer encore nos liens, nos alliances pour rebondir et saisir l’opportunité de construire un nouveau modèle économique, avec plus de mutualisation, plus de proximité avec les régions et les territoires locaux, plus d’imagination et d’anticipation dans les contractualisations et la recherche de financement.

Après la rentrée du développement local nous devons rassembler davantage et fédérer encore plus. Nous allons prochainement lancer la campagne d’adhésion 2024. Merci de nous rejoindre à cette occasion si ne n’est pas déjà fait. L’unadel doit vivre et doit poursuivre son travail d’émergence des idées, de reliance et de décloisonnement des réseaux et des acteurs agissant pour le bien commun dans les territoires en transition.

Vous pouvez nous y aider en renouvelant votre adhésion, en faisant adhérer vos collectivités et vos organisations, en proposant une réponse à notre appel aux territoires, en diffusant notre manifeste, en accueillant une écoute territoriale ou en sollicitant un accompagnement.

 

Un grand merci aux salariés, à Rémi de Montaigne en particulier qui ne s’est pas ménagé avant son récent départ vers d’autres horizons, merci aux administrateurs et au bureau de l’unadel qui m’ont aidé à garder le cap malgré les vents contraires, merci à Christine Couppa, Philippe Carbasse et Yvan Lubraneski pour leur engagement humain et leur professionnalisme. Et un salut amical et fraternel à ceux qui animent les réseaux régionaux dans le Grand-Est ou en Occitanie, à l’équipe de Cap rural contrainte de se réinventer en Auvergne Rhône-Alpes, aux Localos revigorés par le rendez-vous annuel de la Nuit de la Démocratie. Merci aux 22 structures et organisations qui se sont associées pour la rentrée du développement local. Nous aurons de nouvelles pages à écrire après les fêtes de fin d’année.

Et après notre prochain jeudi du développement local programmé le 21 décembre prochain,

Prenez soin de vous, de vos proches et de vos voisins.

Claude Grivel

 

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